Notre héritage

D'un petit village des Pyrénées Aragonaises aux routes du Tour de France, d'Alcyon à Regina Sport, d'une épopée familiale à une saga industrielle, l'histoire de Royal Asport est unique. En reprenant la marque début 2019, nous avons aussi repris son histoire. C'est notre héritage, et nous sommes ravis de le partager avec vous.

Joseph Habierre fut le premier Espagnol à courir le Tour de France, en 1909. Le Tour avait 7 ans, Joseph 21.  Deux ans plus tard, il déclina l'invitation officielle d'Henri Desgranges à participer à l'édition 1911 car il préférait s'occuper de son magasin de vélo, à Oloron Sainte-Marie, sa ville d'adoption. A la fin des années 50, ses enfants Cécile et Auguste transforment la boutique en atelier, construisant les vélos les plus aboutis de l'époque: Royal Asport était née.



De Borau à Oloron: Une histoire pyrénéenne

En 1911, Henri Desgrange, le créateur du Tour, invite officiellement Joseph à participer à l'épreuve : « J'espère que cette année vous participerez à nouveau au Tour de France. Avant de prendre une décision, pensez à la gloire qui revient à tous les coureurs qui participent ». Joseph Habierre a décliné l'invitation, pour s'occuper du magasin de vélos qu'il venait d'ouvrir à Oloron Sainte-Marie, et qui quelques années plus tard deviendra le premier atelier de montage des vélos Royal Asport...


Joseph Habierre, coureur du Tour de France & vélociste.

En 1907, à l'âge de 19 ans, Joseph Habierre remporte plusieurs courses sur piste au vélodrome de Bois Louis à Pau. En août 1908, il remporte la course Monein-Artix. Quelques jours plus tard, il remporte le 100 km Pau-Puyoo-Pau en 3h 11m, un record qui tiendra de longues années. En 1909, il participe au Tour de France. Habierre avait 21 ans. Et il est le premier Espagnol à participer au Tour, ce qu'il a fait en « Isolé » (“indépendant”), ce qui signifie qu'il était seul, sans aucune aide ni équipe. Il a terminé l'épique édition de 1909, la plus froide jamais courue à ce jour, se classant 6e des Isolés et 17e au général.


José María Javierre Rapún était le troisième fils de Justo Javierre, humble ouvrier de Javierregay, et d'Orosia Rapún, né à Casa Soro, Borau, Huesca. La mort soudaine de Justo a forcé Orosia à émigrer en France avec sa progéniture. La jeune veuve inébranlable franchit le col du Somport en 1892 à pied, emportant peu de biens et cinq enfants : deux encore en bas âge, et un bébé qu'elle allaitait encore. José María avait quatre ans. Ils s'installent à Lescar, près de Pau, où leur patronyme restera mal orthographié pour l'Histoire : “Javierre” devint “Habierre”, un nom qui résonne encore à Oloron Sainte-Marie et ailleurs en Pyrénées...


En 1910, c'est la première apparition des Pyrénées. Joseph Habierre termine 24e au général d'une terrible édition au cours de laquelle Octave Lapize, vainqueur final, accuse les organisateurs du Tour d'être des assassins, après les ascensions terriblement exténuantes des cols d'Aubisque et du Tourmalet.



Élevé sous le nom de Joseph Habierre en France, et cependant toujours Espagnol, il a couru le Tour de France en 1909 et 1910 sous le drapeau ibére. Joseph a obtenu la nationalité française après quatre ans dans la Légion Etrangère au service de son pays d'adoption pendant la Grande Guerre.


Joseph a capitalisé sur son expertise cycliste pour ouvrir un magasin de vélos à Oloron-Sainte-Marie, sous la marque Alcyon sur laquelle il avait roulé pendant le Tour. La famille Habierre a développé l'atelier pendant deux générations et deux guerres mondiales, pour finalement créer "Royal Asport" dans les années 50, pour assembler et fabriquer des vélos à Oloron.


MANIFESTO ROYAL ASPORT

Des mots & des images sur Joseph Habierre

L'histoire de José María Javierre, dit Joseph Habierre, premier Espagnol à participer au Tour de France a été racontée dans de nombreux articles de presse en Espagne, dans des livres sur l'histoire du Tour, et dans un documentaire vidéo. Notre rêve: Un film sur sa mère, Orosia. Car si Joseph est devenu cet incroyable champion cycliste et cet homme exceptionnel, c'est à sa mère qu'il le doit. Et rien que pour cela, nous devons rendre hommage à Orosia.



Christian Laborde est un écrivain-cycliste, ou un cycliste-écrivain. Comme nous, il est un amoureux fou des Pyrénées et du Cyclisme. Dans son merveilleux “Abécédaire ébaudissant” du Tour de France, à la lettre “H” comme “Hinault”, on peut lire un magnifique texte sur Joseph Habierre... Cliquez ici pour le découvrir.

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Le documentaire ”Javierre, Isolé” réalisé par les frères Ignacio & Carlos Naya raconte l'histoire du premier Espagnol à participer au Tour de France: José María Javierre, dit Joseph Habierre ici en France. En 1909,  Joseph terminera le Tour à la 17ème place. Il repartira l'année suivante, et ralliera Paris en 24ème position. Diego Camarero et les habitants de Borau participent au documentaire. [voir le trailer]

H comme Habierre Joseph, texte de Christian Laborde, “Le Tour de France”

“Le premier coureur espagnol du Tour de France n'est pas, comme on l'écrit souvent, Vicente Blanco, dit, Le Boiteux, mais Joseph Habierre, nom francisé de l'Aragonais José Maria Javierre Rapaun. José Maria naît le 4 février 1881, à Jaca, dans une famille pauvre. Une famille qui compte 5 enfants : Miguel, Candida, José Maria, Luis, Damacio. Une famille qui partage son toit avec deux autres familles tout aussi pauvres. La misère, le choléra, la variole : c'est l'Aragon où vit José Maria. L'épidémie emporte son père Busto. Orosia est seule maintenant avec 5 enfants à nourrir. Partir. Il faut partir. Franchir les Pyrénées, la frontière, rejoindre la France. Comme le font tant de familles d'Aragon. La frontière franchie, Orosia arrive, avec miochons et baluchons à Lescar. José Maria devient à quinze ans casseur de cailloux dans une carrière et se fait appeler non pas Javierre mais Habierre. Il devient Joseph Habierre. Il se sent français. D'ailleurs, la langue française, il la parle. Il parle aussi l'occitan. L'occitan, c'est la langue des autres casseurs de cailloux qui embauchent comme lui à 5 h du matin. Il a 17 ans, Joseph, quand il achète son premier vélo. Quand il ne casse pas des cailloux, il pédale, comme un dingue, comme un fou, jamais fatigué, des reins d'acier, des jambes de feu. Le voici qui court. Le voici terreur du Béarn. Il remporte Monein Artix Monein puis Pau - Puyoô - Pau. Terreur, oui, parce qu'il gagne aussi bien sur la route que sur la piste du vélodrome de Pau, au Bois-Louis. Il dit à Orosia qu'il veut faire le Tour de France. Il va le faire. Il s'inscrit. Lors de l'inscription, il indique qu'il s'appelle Joseph Habierre et qu'il est français. C'est un petit mensonge la nationalité française, demandée, ne lui a pas encore été accordée. Le 5 juillet 1909, Joseph Habierre prend le départ du Tour, sur un vélo Alcyon, dans la catégorie des « isolés ». Sans doute est-il le seul coureur du peloton à parler trois langues le français, l'espagnol et l'occitan. Habierre se bat, seul, comme les autres coureurs isolés. Il se bat et souffre dans la troisième étape Metz Belfort, 259 bornes. Il franchit l'arrivée' en pièces, en morceaux, désossé' mort de chez mort. Le Tour c'est dur, épuisant. Mais casser des cailloux: charrier deux mètres cubes de caillasse par jour, c'est plus dur encore. C'est ce qu'il se dit, Joseph, pour chasser de son esprit l'envie d'abandonner. Il n'abandonne pas et, le 21 juillet, lors de l'étape Toulouse - Bayonne, il sort du peloton pour entrer en tête dans sa ville, Lescar. Joseph Habierre entre en tête dans Lescar. Devant lui, au-dessus de la route, tenue par deux pylônes de bois, une banderole. Elle dit quoi, la banderole ? Elle dit « Vive Habierre ». Et qui l'attend, sur le bord de la route, sous la banderole ? Sa mère, Orosia. sa mère, il dit : merci. À sa mère, il dit « Les cailloux, c'est fini, et je vais voir Paris. Joseph Habierre verra Paris. Il se classe 17e de ce Tour de France remporté par François Faber. Joseph, il fait encore un Tour en 1910, se classant 24e, et s'en va. Il s'en va à Oloron-Sainte-Marie ouvrir une boutique de cycles. Boutique qu'Henri Desgrange lui-même lui demandera de quitter pour rejoindre les routes d'un Tour auquel il fait honneur. En vain. Joseph Habierre ne quittera sa boutique que pour s'engager dans la Légion étrangère et monter au front. Maréchal des logis, blessé à Verdun, Joseph Habierre est décoré de la Médaille militaire, de la Légion d'honneur, et se voit enfin accorder la nationalité française.”


Le trailer du documentaire "Javierre, Isolé", sur l'incroyable histoire de Joseph Habierre dit “L'Espagnol de Lescar”.

@laisole_pirineos http://laisole.com/

Toutes les images ont été tournées par Diego Camarero et son équipe à Borau, commune d'Espagne dans la communauté autonome d'Aragon, province de Huesca, et village natal de Joseph Habierre. Pour les amoureux des Pyrénées, Borau est une perle perchée à 1000 mètres d'altitude, avec un panorama à 360° à couper le souffle.

En hommage à Joseph, le C.C. Borau organise en juin chaque année “La Isolé”, une cyclosportive aussi fatiguante que belle, avec des parcours exceptionnels: GranFondo, Gravel, et Vintage.

Articles de presse et archives sur Joseph Habierre, Royal Asport et l'équipe KAS Royal Asport

“Joseph Habierre, le casseur de cailloux qui rêvait du Tour de France” par David Guenel pour Velo-Club.net

Manifesto

Nous sommes Marc Duchesne et Diego Camarero, nous venons respectivement de France et d'Espagne, nous sommes des amis proches et nous partageons les mêmes passions pour le Vélo et pour les Pyrénées. Nous sommes les rêveurs et les créateurs de Royal Asport version XXIème Siècle. Lorsque nous avons décidé de travailler ensemble sur la renaissance de Royal Asport en 2020, notre objectif était plus ambitieux que de simplement relancer une autre ancienne marque de cyclisme. Notre objectif est d'honorer l'héritage de Joseph Habierre et de sa famille.
Le nom « Royal Asport » vient des racines de Joseph : « Royal », comme le royaume d'Espagne, « Asport » comme la contraction de « Aspe » - la vallée d'où sa mère est venue à Lescar, en France - et « Sport » (le sport cycliste).
Nous voulons développer ici dans les Pyrénées Occidentales un écosystème durable basé sur le Cyclisme.

Pour cela, nous allons :
• Concevoir et assembler des vélos aux deux extrémités de la vallée d'Aspe, du côté d'Oloron Sainte-Marie en Béarn et de Borau en Aragon ;
• Imaginer et organiser des événements pour inciter les sportifs et les touristes à faire du vélo en Aragon, en Béarn et alentours ;
• Évangéliser le Monde en accompagnant les cyclistes dans leurs aventures dans les Pyrénées et à l'Etranger ;
• Penser global en valorisant le Savoir-Faire pyrénéen sur toute la planète ;
• Agir localement en développant des activités manufacturières et de services avec les habitants des Pyrénées.

Marc Duchesne

RÊVEUR & BÂTISSEUR


Né Français avec une âme de Californien, pionnier de la fibre optique. Amoureux du Cyclisme depuis 1967, addict aux Pyrénées depuis 1969, vivant à Oloron depuis 2014. Créateur des cyclosportives “Les Boucles du Haut-Béarn” et “La Mousquetaire”. Propriétaire de Royal Asport et Regina Sport.


marc@royalasport.bike


Diego Camarero

HISTORIEN & CONSEILLER


Espagnol, avocat, jeune père, fou de basket, fier d’être cycliste, amoureux des mots, dilettante sarcastique. Passionné de Cyclisme, des Pyrénées, de la famille Habierre, et de Royal Asport. Créateur de la cyclosportive “La Isolé” et de l'épreuve gravel “La Tourmalet 1910”.


diego@royalasport.bike



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